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  • allartantoine7

Covid-19 : Guerre des vaccins entre l'Occident et la Russie

L'agence européenne du médicament a indiqué, jeudi 4 mars, avoir lancé l'étude du vaccin russe, Spoutnik V. Sa possible autorisation prévue dans deux à quatre mois rappelle la lenteur d'une partie des laboratoires européens à élaborer un vaccin.


Le vaccin russe Spoutnik V, arrivera peut-être en France dans les mois qui viennent. C'est en tout cas ce que cherche à déterminer l'agence européenne du médicament, qui a débuté son examen jeudi 4 mars. Cette décision intervient à un moment où de nombreux vaccins européens peinent à voir le jour.


Les vaccins occidentaux



Le vaccin de Pfizer est l’un des principaux vaccins validés pour maitriser le coronavirus SARS-CoV-2. Source : Pexels

Plusieurs vaccins, élaborés entièrement ou partiellement en Europe, ont été les premiers à être validé par les agences des médicaments d'une majorité des pays occidentaux. L'un des premiers à sortir son épingle du jeu est le vaccin américano-allemand, Pfizer-BioNTech. Il y a un an de cela, via un communiqué de presse, le laboratoire allemand BioNTech s'est joint à la société pharmaceutique Pfizer afin de développer conjointement un vaccin contre le Covid-19. Leur étroite collaboration a découlé, après moins d'un an de recherches, sur l'autorisation de leur vaccin le 21 décembre 2020, par l'Union Européenne.


L’Europe a autorisé le vaccin de l’américain Moderna. DADO RUVIC / REUTERS

De l'autre côté de l'Atlantique, c'est le laboratoire de biotechnologies américain, Moderna Therapeutics, qui frappe un grand coup. Basé sur la même technique que celui de Pfizer-BioNTech, soit ARN Messager, son autorisation par l'agence européenne du médicament est annoncée le 6 janvier 2021.


Le dernier vaccin occidental est celui de l'entreprise AstraZeneca, née du mariage entre le suédois Astra, et le britannique Zeneca. D'abord contesté, il a finalement été autorisé par de nombreux pays, dont la France, qui vient dernièrement d'étendre sa vaccination.



Spoutnik, le grand vainqueur


Historiquement, le premier vaccin au monde ne fut pas Pfizer, mais bien le russe Spoutnik V. L'outsider russe a été rendu disponible sur le marché dès le mois d’août 2020. Gam-COVID-Vac, connu sous le surnom Spoutnik V et la marque Sputnik V, est développé par l'Institut de recherche Gamaleya d'épidémiologie et de microbiologie.


Le vaccin produit en Russie, Spoutnik V, le 3 décembre 2020. PHOTO / Maxim Shemetov / REUTERS.

Du fait qu'il a été très vite lancé, le sérum a suscité du scepticisme de la part de nombreux pays occidentaux. Cette méfiance ne s'est pas propagé chez les pays émergents ou ceux du Tiers-Monde. Très rapidement, l’Inde, le Brésil, l’Argentine, la Corée du Sud, l’Algérie la Tunisie, et d’autres, ont passé commande pour des centaines de millions de doses.


Sur le sol russe, le vaccin est administré gratuitement et vendu très peu cher à ces pays clients. Une voix dissidente est venue semer le trouble au sein de l'Union Européenne. Le 22 janvier dernier, Victor Orban, actuel président hongrois, a choisi de passer ses propres commandes. Le 12 février, les premiers hongrois recevaient les premières doses du vaccin russe.


Angela Merkel se déclare alors favorable à l’examen rapide de Spoutnik V, tandis qu'Emmanuel Macron, ne lui ferme pas la porte. On voit ici comme la dimension politique, géopolitique vient se greffer sur la question purement sanitaire. Le vaccin devient un outil de soft power entre les mains de Vladimir Poutine. Cette décision arrive au moment où la condamnation de l'opposant, Alexeï Navalny, envenime les relations diplomatiques entre la Russie et l'Occident.



La France à la ramasse


Le laboratoire Sanofi, un des poids-lourd dans le secteur pharmaceutique, peine à élaborer un vaccin. Actuellement, deux vaccins sont en préparation au sein du laboratoire basé en région lyonnaise. Sanofi c'est porté volontaire de la la mise en bouteille des vaccins Pfizer-BioNTech à partir de juillet. Certains ont jugé l'attitude du laboratoire comme un raté. Un sentiment que ne partage pas Olivier Bogillo, président de Sanofi France.

L’institut Pasteur, qui a abandonné ses essais sur un candidat vaccin , a précisé qu’il continue la recherche dans deux directions complémentaires.


Le conflit entre les pays occidentaux et la Russie au niveau du vaccin témoigne d'une confrontation beaucoup plus profonde. Les divergences dépassent la question sanitaire et viennent s'inscrire dans un processus historique complexe. L'analyse du vaccin en tant que "soft power" fait ici référence aux conflits lors de la Guerre Froide.


De plus, l'attitude du dirigeant russe vis-à-vis de son opposant russe Navalny envenime des rapports diplomatiques déjà complexes. Reste à voir si les Etats-Unis autoriseront le vaccin russe sur leur sol à l'instar de l'Union Européenne qui risque de le faire dans les prochains mois.


Antoine ALLART

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